Éditions GOPE, 154 pages, 13 x 19 cm, 14.70 €, ISBN 979-10-91328-34-0

Traduction : Marcel Barang

samedi 7 janvier 2017

Telle une obsession, « Priya » résonne au fil des lignes

Article original


Telle une obsession, « Priya » résonne au fil des lignes de cette nouvelle de Kanokphong Songsomphan éditée par Gope. L’auteur veut se souvenir des jours heureux de son enfance, mais désire plus que tout le faire entendre à Priya. Il l’interroge, l’interpelle, mais peut-elle encore le comprendre ?

Né dans le Sud de la Thaïlande en 1966, Kanokphong nous conte la vie d’une famille, la sienne, au gré des saisons au sein de son petit village niché au pied d’une colline d’où descend une rivière qui va rythmer son quotidien. Cela n’est pas sans rappeler « mon » Isan. Il grandit au sein de cette famille heureuse tout en continuant à forcer Priya à l’écouter – la nouvelle est en fait comme une lettre qu’il aurait souhaité lui faire entendre. Le temps passe, il devient adolescent ; les sens en éveil, il tente de comprendre, il aimerait que Priya l’aide mais… La vie se dégrade au sein de la famille, mais il garde l’espoir et surtout découvre l’amour qu’il porte à Priya. On ressent totalement cette oppression qui l’étreint, cette frustration qui l’étouffe grâce à un style précis et évocateur – on le doit à la traduction du thaï vers le français de Marcel Barang. 

Je ne lis pourtant pas le thaï, mais je le comprends et le fait que l’édition soit dans les deux langues donne un plus non négligeable.

Pages de gauche, le texte original, pages de droite le texte traduit. J’en ai profité pour le faire lire à ma femme et à mon fils – lui qui a la chance de lire dans les deux langues. À ma demande, ma femme a lu à haute voix des passages où le nom « Priya » revient telle une ritournelle et là, autant que dans le récit en français, on est bercé, telle une ondulation acoustique, c’est magnifique. Elle a néanmoins beaucoup aimé, elle qui ne lit habituellement pas ; des souvenirs de son enfance lui sont remontés au bord des yeux. Mon fils a eu plus de mal, il n’a que dix ans, jonglant entre le français et le thaï, il a surtout remarqué que le fait de traduire était un exercice difficile – des mots thaïs très imagés aux expressions en français non moins métaphoriques.

Cette nouvelle épistolaire se déroule durant les années 70-80, sous fond d’insurrection ; celle-ci sera matée par le pouvoir de l’époque… Et l’on sent que cela va nourrir les souvenirs de l’auteur, interférer dans cette vie heureuse de jeunesse qui va au fil des lignes se dégrader jusqu’à… Je n’en dirai pas plus !

À vous de lire la suite…

J’ai vraiment beaucoup aimé Priya. J’ai vraiment apprécié la double édition, le partage de cette lecture avec ma femme, cela me donne envie de faire lire Priya à d’autres thaïlandais(es) de mon entourage. Je ne peux que le conseiller à tous les Farangs qui vivent en couple, c’est une expérience vraiment enrichissante, trop rare à mon goût.

C’est tout simplement une belle histoire d’amour, touchante, sans oublier les touches d’humour qui se glissent au fil des lignes ; même dans le désarroi de l’Histoire, continuons de sourire. Je ne vous parle pas de tous les autres personnages, une galerie de portraits comme je les aime. Ce livre, c’est l’âme thaïlandaise des campagnes !

Si vous désirez en savoir plus sur Priya et tous ces gens qui l’entourent,vous pouvez les approcher de plus près directement auprès de l’éditeur.

Par jeffdepangkhan dans Et si on parlait bouquins ! (9) le 12 décembre 2016.

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